• La Belle Epoque

    La  Belle Epoque


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    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.

     
     

     

    Ci-dessus : Première carte postale de FILLÉ écrite en 1902 par des Pêcheurs (un pêcheur de brochets ; carte postale-photo rare collection personnelle).

    Après la guerre franco-prussienne de 1870, la France vit une longue période de paix favorable aux progrès économiques et techniques. Les gens étaient paraît-ils insouciants : "LA BELLE ÉPOQUE !"

    Mais qu'en étaient-ils des gens de FILLÉ ? des fermiers, des journaliers, des domestiques, etc...


    Il est vrai que l'on voit apparaître une succession d'inventions : la bicyclette, les avions, les automobiles se développent, on commence à en voir à FILLÉ dans les années 20. Après la guerre de 1914/18, la France rurale se modernise et FILLÉ voit arriver la fée électricité. Le 25 Février 1900, le conseil municipal décide le rattachement de la commune au réseau téléphonique départemental.

    Sur le bord de la Sarthe, notamment à proximité du pont et de la gare se construisent les premiers "chalets" des citadins qui viennent passer l'été et les dimanches à la campagne.

    Cependant, PESCHE (1) rapporte au XIX° siècle que les terres de la commune sont particulièrement médiocres et il mentionne une communauté humaine assez pauvre.

    FILLÉ au XIX°, en effet, est un village petit et discret qui, de mémoire d'hommes s'est toujours tenu à l'écart des vanités, ambitions et vicissitudes du monde. Il n'y a jamais eu, ici, que des générations de paysans menant sereinement ou résignés une vie simple, banale et difficile. 

    (1) Julien Rémy Pesche (né le 1er octobre 1780 à Préval (Sarthe), au lieudit de La Matrassière-Boulay et mort le 17 octobre 1847 à Morteau) est un pharmacien, magistrat, historien et naturaliste français. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont le plus connu est le Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe publié en 1829. Il a également écrit des recueils de chansons et de poésies.

    Le Bulletin de la Société d'Agriculture, des Sciences et des Arts de la Sarthe, année 1881, publie un rapport au sujet de l'action du froid sur la végétation suite à l'hiver de 1879/1880, en raison de sa rigueur exceptionnelle et ses effets désastreux en particulier sur les arbres forestiers. Environ les 7/10 des pins maritimes du département ont succombé à la rigueur du froid.

    "Si maintenant nous examinons sur quels points du département les pertes ont été surtout sensibles, nous verrons que les environs de la Flèche, Château-du-Loir, le Lude, Ecommoy, Grand-Lucé, Pontvallaint, Fillé, Foulletourte et Connerré ont été particulièrement éprouvés. Dans plusieurs de ces localités, les pins ont péri complètement ; dans plusieurs autres dans la proportion de 75 à 80 pour cent....".

    "Dans les environs de Fillé, pour les arbres de haies : 1/5ème des plantations a péri...."

    Mais le narrateur insiste sur le fait que les dégâts subis par les arbres entourant les champs n'ont pas été seulement constatés autour de Fillé...

    Sources : extraits du Bulletin de la société d'Agriculture - année 1881 - BNF.fr Gallica.

    Selon d'autres sources, la neige est tombée sans discontinuer pendant près de trente heures entre le 4 et 5 décembre 1879 sur une grande partie de l'Europe. Au-dessus de la France qui marque la limite entre l'air froid et l'air doux, la neige est tombée avec une abondance exceptionnelle. Tandis que Paris est pris dans une tourmente de neige, Nantes est pris dans une tempête de verglas : la neige se changeant en une pluie glacée.

    "Sous le poids de la couche glacée, les branches des arbres commencent à s'incliner vers la terre avant de se rompre. Enfin, pendant la nuit suivante, une tempête de neige chassée par un fort vent d'est vint encore aggraver la situation. Les arbres surchargés, y compris les plus forts et les plus vigoureux se brisèrent, notamment les ormes des promenades publiques."

    Source : extraits météopassion/décembre 1879.

     

    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.L'été 1884 fut extrêmement chaud : on observe dix-huit jours de canicule en Août où le thermomètre dépasse les 30° au Mans. En 1893, l'été est très chaud, en particulier, le mois d'août qui est en même temps très sec. On compte dix jours de températures maxima supérieures à 30° à Sainte-Honorine-du-Fay (Calvados), vingt jours à Angers. En 1895, le mois de septembre est chaud et sec : à Paris on note 35° 5 le 7 septembre et il ne tombe pendant tout ce mois que 0,1 mm d'eau.

    En 1899, au cours de cet été particulièrement chaud en août, on a noté quinze jours à Paris, vingt-neuf à Angers au cours desquels le maximum dépasse 30°. La sécheresse est absolue du 14 août au 1er octobre (49 jours) à Paris. En 1900, l'été fut très chaud et sec également tandis qu'en 19041904.  le maximum absolu de l'année a été noté : a. Le 17 juillet avec 36° 9 à Paris, 39° 0 à Angers, b. Le 18 juillet avec 39° 3 à Tours, 40° 6 à Rennes.

    Source : Les grands étés en France ; http://www.alertes-meteo.com/vague_de_chaleur/vague-de-chaleur-2.php

    Donc, finalement, réchauffement climatique ou pas on apprenait à suffoquer déjà pendant les étés autour de 1900.

     

    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.

    En 1892, il est établi, dans le canton de la Suze, un Comité Républicain. Son but est d'entretenir, entre tous les Républicains du canton, des sentiments de confraternité, de propager des idées républicaines et de préparer des élections républicaines.

    L' Association Ouvrière de l'imprimerie Drouin au Mans en publie les statuts ainsi que les noms de ceux qui composent le bureau et les membres. Seul un habitant de Fillé figure parmi les membres de ce Comité Républicain.

    Source : Département de la Sarthe - canton de la Suze - statuts du Comité Républicain. 

    Sur le compte-rendu in-extenso du Journal Officiel de la République Française - séance du 28 Mars 1895 - il est rapporté que Monsieur GALPIN, Député de la Sarthe a déposé des pétitions portant les signatures de 1274 Maires, conseillers municipaux et cultivateurs bouilleurs de cru des communes de Chemiré-le-Gaudin, Fillé-sur-sarthe, La Guierche, La Quinte, Marigné, Mont-Saint-Jean, Saint-Pavace, Sargé, Souvigné-sous-Ballon.

    Source : Extrait du Journal Officiel de la République Française - séance du 28 Mars 1895 - page 1109 - BNF. fr Gallica

    En 1906, soit huit ans avant la grande guerre de 1914/1918, il est procédé à un recensement général de la population de FILLE. On y dénombre un total de 522 habitants soit 521 Français et une personne de nationalité allemande mais cette personne "étrangère"était en fait une femme née en Lorraine. Or, à cette époque, la Lorraine était malheureusement annexée par l'Allemagne, alors, nous considérerons qu'il n'y avait que des âmes françaises.

    Parmi cette population, il y avait 105 personnes agglomérées dans le bourg et les 417 autres considérées comme population éparse, c'est-à-dire "éparpillée" en campagne et constituant principalement les habitants des fermes.

     

    1906

     

     

    (extrait archives départementales de la Sarthe)  

    Dans cette population rurale de FILLÉ, on dénombrait :  

    * deux maréchaux (MM. Gouet Victor et Papin René) et deux ouvriers-maréchaux (MM. Fresneau Albert et Bienvenu   Joseph)

    * un marchand de bestiaux (M. Gypteau Marcel)

    * un meunier et un ouvrier meunier (le meunier était M. Cosnier Cyprien et l'ouvrier son fils Georges)

    * un curé (M. Touchard André) 

    * un instituteur (M. Alphonse Mohain)

    * une institutrice (Mme Vve Busson Marie)

    * un charron (M. Dubourg Raymond) et un ouvrier charron (M. Dubourg Raymond : père et fils également)  ;

    * un entrepreneur (M. Bizeray Jean qui fut aussi Maire de FILLÉ après la mort de M. Loriot soit de 1908 à 1919)

    * deux charpentiers (MM. Boivin Louis et Georget Louis Père) et trois ouvriers charpentiers (MM. Leroux Eugène, Boivin Louis et Georget Louis fils

    * deux menuisiers (MM. Mallet Michel et Clément Ariste)

    * un tonnelier (M. Piron Ernest)

    * un confiseur (M. Gauvin Auguste)

    * trois maçons (MM. Fournigault Victor et Louis, et Bouleux Constant)

    * un pêcheur (Mr Roboam Louis qui fût aussi Maire de FILLÉ de 1901 à 1904)

    * un sabotier (M. Gaignon Léon)

    * un hongreur (M. Choquet Jean) et un ouvrier hongreur (M. Roger Albert)

    * un cantonnier (M. Barbier Pierre)

    * quatre gardes (MM. Georget Pierre, Leclerc Louis, Durand Hilaire et Landais Auguste)

    * un jardinier au château du Gros chesnay (M.  Froger Clément)

    * trois couturières dont deux dans le bourg (Mmes Vve Pauline Dumont et Rosalie Duperray) et la troisième dans les Iles  (Mme Peccate Clémentine).

    A cette époque qui marquait l'avènement du tramway, il y avait aussi

    * une receveuse au tramway (Mme Auxilia Ménager)

    * un employé au tramway (M. Brindeau Félix) Le nom de Félix Brindeau figure sur le monument aux morts de Fillé car il est disparu le 23 Août 1918 à l'est de Soissons à l'âge de 20 ans. Il a été cité le 31 juillet 1918 à l'ordre de son régiment où il était caporal pour sa conduite aux combats. Il a reçu la croix de guerre avec bronze (source mémorial GENWEB). Il était le fils d'Auxilia.

    Côté commerçants, il y avait :  

    * trois épicières (MMmes Taron Louise, Vve Madeleine Fontaine et Marie Després) et un épicier (M. Bouteloup Henri)

    *  un boulanger (M. Faifeu Auguste) et un ouvrier boulanger (M. Dubourg William)

    * un cafetier (M. Pommerais Alexandre) ;  

    D'autre part, on y dénombrait :   * 11 journaliers et deux journalières ;   Ce qui est remarquable d'autre part, il y avait pas moins de :   * 66 cultivateurs ;   Or, dans ce chiffre très important, il y avait quelques femmes veuves qui étaient déclarées "chef de famille" et cultivatrice et qui déclaraient leurs enfants, souvent l'aîné, "Aides de culture". En effet, dans chaque famille paysanne, l'un des enfants était "aide de culture". On dénombre ainsi :  

    *  9 domestiques ;

    * 49 aides de culture ou domestiques de culture.

      On voit, à la lecture de ce recensement de population avec l'annotation des métiers exercés par les chefs de famille concernant la population active, combien le monde a changé en 100 ans !  

       

    1906 bis

      Ce récapitulatif de 1906 faisait état de 164 maisons et 166 ménages (extrait archives départementales de la Sarthe).    

    tonnelier
     
    En 1906 à FILLÉ, il existait un tonnelier.


    photos ci-dessus et ci-dessous collection particulière




    Le couple qui se trouve au centre de la photo (l'homme en cravate et chapeau melon, la femme en chapeau cloche auprès d'un garçonnet habillé de blanc) serait Théodore Botrel et son épouse, l'auteur-compositeur de la "Paimpolaise" qui venait en villégiature à Fillé.


     
     

    Dans un but de perfectionnement de la navigation entre FILLÉ et MALICORNE, l'Etat entreprend la consolidation du barrage endommagé par suite de grandes crues et la reconstruction du pertuis entre 1871 et 1875. Il est entrepris également la reconstruction des portes de garde du canal ainsi que de la fermeture du pertuis vers 1912. En effet, en 1846 et 1881, il y eut de grandes crues sur la Sarthe.

    niveaux maximaux observés à Fillé : 40,15 m. en 1846 et 40,02 en 1881 (sarthegouv.fr/rapport d'étude crues historiques).


    Le long du canal pour aménager le chemin du halage, l'Etat procède en 1908 à l'aliénation d'une parcelle de terrain désaffecté.



      

     

     

     

    Une jeune fille de Fillé déclare son amour par carte postale "de Fillé" en 1907 à son ami qui est cavalier au 23° dragons, 1er escadron du 3ème peloton de Vincennes.      


        
     

     

    Monsieur Louis ROBOAM fut le premier maire du XX° siècle : il fut élu Maire de sa commune le 16 Juin 1901 et il exerçait l'activité de pêcheur. Un pêcheur élu Maire de Fillé : On ne pouvait-on mieux choisir pour représenter la commune.


    Monsieur Henri-Joseph GUICHARD, négociant, dernier occupant du château du Gros chesnay, décède en 1904. Sa fille épousa Monsieur LORY dont le fils, Yves fut le Maire de Fillé de 1952 à 1959. 

    photo collection particulière

     

        A la sortie du bourg, vers 1906, les riverains posent ; au premier plan les deux institutrices qui ont légué un terrain au Bureau d'Aide Sociale (terrain sur lequel est implanté actuellement la maison du Temps Libre). Monsieur André TOUCHARD était curé en 1906. (ci-dessous) :
       

    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.

    photo collection particulière

     

    A l'emplacement de l'actuel impasse Henri Vallée existait une maison qui empiétait largement sur le trottoir, ci-dessus, à gauche, elle fut donc démolie pour alignement à l'avènement de la voiture.
    ci-dessus et ci-dessous.

     

    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.

     
    photo collection particulière
     
     
    Ci-dessous, l'épicerie-mercerie à droite dans le centre-bourg en 1924
     

    L'épicerie-mercerie. En 1906, Mesdames DESPRES Marie et TARON Louise étaient épicières.

    Deux charmants pêcheurs le long du canal de Fillé

    photos collection particulière

    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.


    photo collection particulière (1908)

    Les pêcheurs étaient déjà nombreux à venir sur les berges de Fillé mais on voit ceux de la belle époque,  fort élégamment vêtus, porter le canotier tandis que d'autres pratiquent le canotage en famille.... 

     

    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.


    photo collection particulière


    ci-dessous : Café-restaurant à l'entrée du village qui est devenu par la suite l'hôtel du Progrès

    Monsieur Alexandre POMMERAIS était cafetier en 1906.


    photo collection particulière


    photo collection particulière

     

    Le maréchal-ferrant à gauche à la sortie du bourg (à droite sur la photo) L'école laique près de la Mairie, à gauche sur la photo.    En Juillet 1903, dans le bulletin de l'Amicale des Instituteurs et Institutrices de la Sarthe dont la devise est "Tous pour un, un pour tous", nous apprenons que l'instituteur de Fillé était Monsieur MOHAIN.    

     
    "Les façades des habitations, le long des rues empruntées par les fidèles, étaient tendues de draps piquetés de feuillages et de fleurs. Au sol, la "fouillée", formée de pétales de roses, de glaieuls et autres fleurs. Parfois, des motifs décoratifs, réalisés à partir de sciures ou de sable teintés, illustraient des passages de la Bible. Des fillettes, tout de blanc vêtues, lançaient des pétales de roses."
     
    texte extrait de LA VIE RELIGIEUSE DANS LA SARTHE de 1900 à 1940 d'André LIGNE.

     

    A Fillé, on voit que la procession entrainée par le prêtre et les enfants de choeur s'est dirigée vers le "reposoir" élevé à l'entrée du bourg dans l'actuel carrefour des rues de la Libération, de l'Aunay, des Gesleries et du Passeur.

    Sous leur soutane rouge, les enfants de chœur portent le surplis blanc. On remarquera l'ensemble des petites filles au premier rang,  également toutes de blanc vêtues et fort bien habillées : certaines portent sur leurs cheveux une couronne de fleurs alors que d'autres sont coiffées d'un joli chapeau.
    Le dais qu'encadrent les servants et enfants de chœur, abrite le prêtre tenant l'ostensoir destiné à l'adoration publique et que celui-ci lève régulièrement au-dessus de sa tête.
    Une fillette à gauche porte la bannière et d'autres enfants également à droite tandis qu'un enfant de chœur porte la croix.
    A gauche, parmi les enfants, une femme portant la coiffe sarthoise.

     


    A Fillé, le moulin appartient donc depuis 1900 à CYPRIEN COSNIER, ce moulin qui sera acquis, un siècle plus tard, par la COMUNAUTÉ DE COMMUNES DU VAL DE SARTHE, sur l'impulsion du Maire en l'an 2000 et il s'appellera ainsi le "MOULIN DE CYPRIEN" promesse faite à son petit-fils RAOUL qui fut le dernier meunier de FILLÉ. Mais grâce à l'action des élus et le courage des bénévoles, la roue qui s'était arrêtée pendant 20 ans après le départ en retraite de RAOUL COSNIER s'est remise à tourner au grand bonheur des passionnés de son moulin. Merci RAOUL.

    LA MÉLODIE DES ROUES A AUBE NE S'ARRÊTERA PAS DE SITÔT !



    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.


    photo collection particulière

     
    "Deux enfants au soleil" au bord de la Sarthe au début du siècle dernier.

     

    Monsieur ROBOAM Louis sera Maire en 1901 jusqu'en 1904, puis Monsieur LORIOT François jusqu'en 1908 et Monsieur BIZERAY Jean prendra la suite jusqu'en 1919.

    En feuilletant un vieil almanach de l'année 1910 des œuvres Catholiques des quartiers du Mans, nous consultons un relevé des communes du département avec le nom de chaque curé des paroisses concernées. Nous constatons qu'à Fillé, le curé de la paroisse était Monsieur Chardon, le Maire était bien sûr Monsieur Bizeray tandis que les deux instituteurs étaient Monsieur Mohain pour les garçons et Madame Busson pour les filles.

    (Source : BNF.Gallica)

    Madame Busson devait donc exercer dans cette nouvelle école récemment construite dont photo ci-dessous :


     




    Construction de l'école de filles de Fillé - architecte : LEVESQUE, enduit briques et ardoises
     

    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.

     

    En 1912, un rapport sur les travaux du Conseil d'Hygiène et des Commissions sanitaires du Département de la Sarthe fait état de l'avis favorable au projet de construction d'une école de Filles à Fillé en ajoutant qu'il serait prudent de prévoir deux entrées : l'une pour les élèves et l'autre pour les voitures. La remarque du Docteur Laporte concernant l'entrée telle qu'elle était prévue à l'angle des deux routes est très opportune ; en effet, ce Monsieur constate qu'elle ne donne peut être pas le maximum de sécurité désirable pour la population scolaire. 

    D'ailleurs, à l'aube du XXI° siècle, vers 2010, quand la Municipalité en place transforme cet édifice en bibliothèque avec l'extension d'une cantine scolaire, la circulation, alors oui, elle est plus que difficile dans ce secteur ... au moins ce Monsieur avait de curieux auspices.

     

    Mais revenons en 1912 à la construction de cette école :   

     


    Monsieur BIZERAY fit construire l'école des filles qui s'achèvera en 1922 à l'angle de la rue des Gesleries et de Bourdigale (qui devint par la suite la rue de la Libération).

     

    Scan

    Pendant l'été 1913, un de ses adjoints lui transmettra, pendant qu'il séjournera dans sa villa à Pornichet, une carte postale de FILLE lui indiquant les conditions proposées par les différents corps de métier, comme le plâtrier et le serrurier du Mans et le peintre de la Suze.


     

     

    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.

     





    Les élèves de la classe des garçons de l'école de Fillé au début du siècle dernier.

     

    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.

    Été 1911, la canicule la plus meurtrière du début du XX° siècle

    En 1911, les Français de la Belle époque ont vécu un épisode caniculaire aussi mortel qu’inhabituel. Tout droit venue des États-Unis, une importante vague de chaleur s’abat sur l’Europe et notamment sur les Pays-Bas, la Belgique mais surtout… la France.

    Pendant 70 jours, du 4 juillet au 13 septembre, l’Hexagone cuit à l’étouffée. Avec des températures très élevées, associées à une insolation importante et à une absence totale de pluie, la canicule fait rôtir tout le pays. Après une accalmie toute relative à la fin du mois d’août, elle reprend en septembre pour s’arrêter au milieu du mois.

    « Ce sont plus de deux mois d’extrême sécheresse et de températures élevées qu’ont connus les habitants de la France en 1911 », rappelle Catherine Rollet, autrice de La canicule de 1911 : observations démographiques et médicales et réactions politiques (Éditions Belin). Une hausse des températures significative qui touche « la totalité du pays mais plus durement peut-être le nord de la France » ...

    (extrait d'un article de O.F. publié le 4 Août 2020 par Edouard LAMORT  : https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2020-08-04/ete-1911-la-canicule-oubliee-la-plus-meurtriere-en-france-44f28e80-0a14-47fa-9c42-abea8c5b9ef8

     

    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.

     


     


     

     

     

    L'établissement abritant l'enseignement privé et tenu par les Soeurs d'Evron a été laicisé par arrêté préfectoral.





     
     
    L'Abbé Couronne dans son jardin du presbytère de Fillé ci-dessus.
     
     

    La Belle Epoque - Messieurs Roboam et Loriot respectivement Maires jusqu'en 1908.

     Extrait O.F.


    Grâce à deux "mémoires" de Fillé, on apprend que l'abbé Couronne qui était curé à Fillé durant la dernière guerre et notamment au moment des évènements de la Libération, séminariste sans fortune, il avait néanmoins fait de solides études en langue anglaise ce qui lui permit, plus tard, d'enseigner à son tour au collège Stanislas de Paris.

    Or, souvent, le jeune abbé revenait par le train et c'est à ce moment-là, au mois de juin 1908 qu'il se trouva mêlé à la conversation en anglais de quelques messieurs. Parmi eux se trouvait Wilbur Wright, tout heureux de pouvoir trouver un Sarthois qui puisse le comprendre et à qui il révéla le motif de son déplacement en Europe. L'abbé Couronne se vit donc inviter à servir d'interprète et était présent lors de la première tentative de vol de Monsieur Wright. Celui-ci lui demanda de chronométrer le temps de vol. Plus tard, quand l'abbé racontait cet épisode à son entourage, il tirait sa grosse montre de son gousset au bout de sa chaîne et il disait "C'est cette montre-là qui a chronométré le premier vol de Monsieur Wright !"

    f1.highres

    Wilbur Wright sur le terrain avant l'envol
     


    premier vol en 1903 des Frères WRIGHT (photo prise par un anonyme)
     
    photo collection particulière


    Les premières automobiles apparaissent à FILLE vers les années 20. Le conducteur de la voiture stationnée sur la photo serait Henri VALLEE...
    On recense l'arrivée de la première voiture achetée par Monsieur GYPTEAU, marchand de bestiaux au bourg. Il s'agissait d'une PHAETON TORPEDO de 10 chevaux pour un prix d'époque de 7800 francs.   En 1921, deux voitures sont enregistrées en mairie : une phaêton rapide de 12 chevaux et une ambulance Ford de l'armée américaine.
       
    En ce qui concerne ces deux derniers paragraphes en noir, ceux-ci sont extraits des Données chronologiques remises par Monsieur Pierre Gouet au Maire de Fillé (Pierre Gouet 2005/2006).

     


    Photo de ma collection
    LAVANDIERE AU PIED DE L'EGLISE DE FILLE ET A GAUCHE, LES BATELIERS D'UNE GABARRE POSENT...

          




       

    Ci-dessous, le moulin de FILLE à travers la haie d'aubépine
    (peinture à l'huile de CHRISTIANE CHOISNET)

     

    "En 1910, suite aux inondations au cours de laquelle la RN 23 fut submergée, le rapport du 10 Octobre 1936 établi par Monsieur BASDEVANT, chef de Brigade au service de Nivellement Général de la France, indique : lors de la crue de Janvier 1910, le 14 de ce mois, le niveau de la Sarthe a atteint :
     
    au Moulin de FILLE - 39,515 mètres - trait niveau 3 mètres."
     

     
     
     
     
     
     

     
     
     
    Sources manuscrites concernant le barrage : recherches effectuées par M. Pierre GOUET auprès des Archives Départementales de la Sarthe.
    concernant la procession du Reposoir à Fillé : extrait de la VIE RELIGIEUSE DANS LA SARTHE de 1900 à 1940 d'André LIGNE.
    Pour différences sources nommées : BNF.fr GALLICA.
     
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